CRISE ANGLOPHONE – EXASPERATION, INCOMPREHENSION, AMALGAME, CONFUSION
CRISE ANGLOPHONE – EXASPERATION, INCOMPREHENSION, AMALGAME, CONFUSION
D’une revendication des enseignants, des avocats,…on se retrouve aujourd’hui à attaquer les valeurs, les symboles sacrés de la République…
Aujourd’hui, on veut bien comprendre le sens de toute cette agitation, de toutes ces revendications particulièrement anglophones tant il est vrai que les problèmes des enseignants, des avocats, de mal gouvernance, de violations flagrantes des lois, de la non application de la constitution, de la non-exécution des résolutions sont communs à l’ensemble des camerounais francophones comme anglophones…
L’attitude passive de la communauté francophone face à la contestation anglophone, loin d’être une approbation, loin d’être un soutien aux abus de tous genres, loin d’être un acte de faiblesse, loin d’être un acte de soumission, illustre bien la compréhension face à l’exaspération anglophone…
Toutefois, un mouvement de contestation est semblable à la mayonnaise qui prend…Alors si la nation camerounaise ne suit pas cette contestation, il y a lieu de se demander pourquoi… ?
Un mouvement de contestation a un sens, une logique, une stratégie, un plan, des objectifs clairs et précis, un programme, un but…, Alors, il peut susciter une adhésion populaire… Il ne va pas dans tous les sens, il ne s’accroche pas à tout, il ne s’appuie pas sur tout…
Un mouvement de contestation a des leaders identifiés et identifiables rompus à la négociation…Des leaders qui s’assument et qui portent un message, qui travaillent pour la recherche de solution alternatives ou définitives…
Un mouvement de contestation n’est pas un mélange du tout-venant surtout quand il s’agit de la Nation, de la République, du Cameroun… Le risque d’un embrasement, d’un enlisement, d’un conflit sans fin étant permanent…On court alors le risque ne plus être compris, d’exaspérer mêmes les soutiens et au bout du compte perdre totalement la main, la face…
Face à la cacophonie actuelle, face aux actes de délinquance, face aux actes terroristes, la communauté anglophone soucieuse d’une solution pacifique doit prendre acte, condamner fermement et se démarquer radicalement de ce qui n’est plus de sa contestation, de sa revendication…Le silence qui accompagne ses actes inquiète, exaspère et plonge le reste de la communauté camerounaise dans la confusion, dans l’incompréhension, dans l’amalgame…
On est en droit de se demander aujourd’hui qui est anglophones qui est, sécessionnistes ambazoniens ? Lorsque les écoles sont brûlés, les ambassades prises d’assaut, saccagées, pillées et brûlées, le drapeau national piétiné et que la communauté anglophone camerounaise reste silencieuse, y-a-t-il encore une différence entre les sécessionnistes ambazoniens et Anglophones ?
Un mouvement comme celui que vous avez initié face à un système gouvernant comme le nôtre se gagne par l’usure du temps…Céder en cours de chemin à la provocation comme c’est le cas en ce moment est une démonstration magistrale que la contestation était une improvisation notaire, une tentative pure et simple de la récupération, un détournement des revendications corporatives réelles pour assouvir les velléités sécessionnistes…D’où l’incompréhension, d’où la confusion, d’où l’amalgame, d’où l’exaspération…
Le drapeau national n’est pas un simple bout de tissu qu’on peut changer, remplacer et acheter avec de l’argent comme cela a été dit…Il est plus que cela…Sa valeur est inestimable…
Alors, que des politiciens camerounais de tous bord s’y incrustent pour essayer d’exister est lâche parce que nous savons tous que le problème du Cameroun est sa direction, une direction d’hommes qui ignore viscéralement la loi fondamentale nationale… C’est une fuite en avant permanente…Une illustration de notre incapacité à proposer aux camerounais une autre offre politique, une alternative crédible…
Peut-on imaginer que le fédéralisme soit la solution à tous les maux camerounais… ? Peut-on imaginer que la décentralisation soit la solution à tous nos problèmes de mal gouvernance… ? Peut-on imaginer que l’indépendance de la zone anglophone soit la solution à tous les abus, à toutes les privations, frustrations au Cameroun ? Et que dire du Sud Soudan alors… ?
Nous avons tous appris à l’école que l’avènement d’une République juste est une construction permanente et perpétuelle…Alors comment des solutions alternatives fussent-elles courtermistes, transitoires peuvent devenir le temps d’une revendication, d’une contestation des solutions définitives… ?
Chers compatriotes anglophones, on peut avoir raison dans une revendication et avoir tort dans la démarche, les méthodes et les moyens…