CAMEROUN: ENFIN DES VOIX QUI RAISONNENT!
Dans un style dont lui seul en a la parfaite maitrise, le Journaliste camerounais a consacré une colonne sur sa page officielle pour décrier la déchéance de la communauté camerounaise vivant en occident.Ses mots durs,ses expressions sans etats d'amesqui illustrent la gravité de la situation. "Faites la pute, gagnez des millions d'euros, c'est votre droit. Mais de grâce, dites à cette diaspora que vos litres de champagne sont des perfusions de déprimées en vidéos, tentant d'échapper aux odeurs d'essence de leurs camions et à la violence d'un quotidien pathétique.
Voici le texte dans son intégralité
Nous ne récoltons que le piment que nous semons !
Le succès de la page dite Kongossa Vip et de ses avatars, tout comme celui des vidéos de prostituées, alias divas et autres, celui de pugilats en direct et de règlement de comptes en facebook-vision est d'une logique implacable. Normal pour un pays et une communauté dans l’abîme total !
C'est en effet, la conséquence directe d'une dérive programmée d'une partie de notre diaspora, aidée par des internautes, transformés en voyeurs, se nourrissant de la " merde ", des crottes de nez en ligne, comme on avale des pop-corns dans une salle de cinéma.
Ici, nous sommes dans le tréfonds de salles obscures où l'exécution publique, les caniveaux qui charrient les odeurs les plus pestilentielles et le rire hypocrite, la haine jouissive et l'haleine viciée du mal, tiennent lieu de Coca-Cola des réseaux sociaux.
Il est normal, dans une diaspora qui a consacré les bandits, érigé les escorts , call-girls ou tout simplement prostituées, que le commun baptise désormais par vendeuses de piments en monuments de vertus en soirées, nuits des prix et lieux de joie, que triomphe l'abjection.
Il est normal dans une communauté où l'on se moque des salariés à 1.500 euros, salaire moyen en France, que gagnent plus de 15 millions de personnes dont pour l'essentiel des migrants, que triomphe l’exhibitionnisme en vidéo des nouvelles stars, dont les talons convertis en cfa, achèvent en six mois des immeubles.
Il est normal que le curseur de la popularité soit désormais celui des basses trouvailles, du moins disant culturel et de la mise en lumière des lucioles et princes du bling-bling.
Il est normal que des sujets de fond soient ignorés au profit des bas-fonds, du racolage et du voyeurisme. Tous ceux qui ont suivi ce mouvement, diffusé ces infos, " liké " ces pages nauséeuses et partagé ces vidéos de maisons closes sont les co-auteurs de ces abjections.
Quand des caméras filment et encensent, sans discernement et explication de texte, le gombo chevillé à l'esprit, tout : le parrain de la mafia et le parrain de la soirée, l'escort et le motard, la belle et la bête, le bourreau et les victimes, le vin et le sang, prend le cheval pour l'âne, les talons et les seringues. Mais, bon sang, que voulez-vous ?
Quand des journaux n'ont que la Une où se mélangent le charbon et la craie, les tonneaux et les bidons, le médecin et le charlatan, à quoi vous attendiez-vous ?
Si nous avions tous condamné ces dérives, fait attention à la pente glissante, écouté ceux qui, traités de jaloux et d'aigris, alertent au quotidien sur ce fossé qui se creuse inexorablement, peut-être le mal aurait été contenu.
A présent, il est profond. Comme un cancer, ses métastases ont touché presque le corps entier. Les ravages sont tels que le modèle des jeunes est devenu celui qui jadis conduisait au bagne et dans les maisons closes.
Faites la pute, gagnez vos sous. Libre à vous. Mais de grâce, dites à vos petites sœurs que vos vidéos sont des défouloirs de votre détresse !
Faites la pute, gagnez des millions d'euros, c'est votre droit. Mais de grâce, dites à cette diaspora que vos litres de champagne sont des perfusions de déprimées en vidéos, tentant d'échapper aux odeurs d'essence de leurs camions et à la violence d'un quotidien pathétique.
Truandez, tant que vous n'êtes pas pris, profitez de vos millions. Mais de grâce, dites à vos petits frères au Cameroun que ceux qui réussissent en Europe sont ceux qui cravachent, se lèvent tôt et ne se lavent même pas souvent, tant le quotidien est harassant ! Douleur l'a chanté et cela reste une grande part de la vérité.
Paradez, faites le beau, proclamez-vous les meilleurs, rois, princes ou présidents des 1400 planètes de notre galaxie, les recordman des soirées aux 2000 invités. Mais de grâce, osez vous regarder en face et dire comme Petit Pays que " ça ne va pas ! "
Abdelaziz Moundé